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Les Carnets de Philippe Truong
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Les Carnets de Philippe Truong
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26 mai 2007

La collection Van Dinh Thành d'outils de travail en pierre de l'époque des anciennes civilisations Viêt

aVan Dinh Thành, du chef-lieu de Kon Tum, province homonyme, au Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), est réputé dans toute la région pour sa collection de plus de 4.500 outils de travail datant de l'âge de la pierre. Cet homme poursuit sa passion pour enrichir ses présentoirs.
À Kon Tum, tout le monde connaît le "trésor" de Van Dinh Thành. Avec le temps, cette notoriété s'est même élargie dans toute la région du Tây Nguyên. Thành est en effet l'unique personne à posséder une collection d'outils de travail en pierre de l'époque des anciennes civilisations Viêt. Il en dénombre à ce jour plus de 4.500, datant d'entre 1500 et 6.000 av. J.-C (soit les périodes moyenne et postérieure de l'âge de la pierre).

À peine le visiteur franchit-il l'entrée du hangar qui sert de musée qu'il est saisi par l'impressionnant défilé. Bien numérotés, classés selon les variétés, pioche, hache, couteau, vrille, broyeur, moules et bijoux s'alignent.

Van Dinh Thành affirme qu'un bon nombre de ses objets ont été retrouvés dans le village de Lung Leng (commune de Sa Binh, district de Sa Thây) où a été découvert un site archéologique.

À la manière d'un archéologue
Depuis 1990, Thành a roulé sa bosse dans toute la région pour chercher sous terre ces vestiges. Peu importe les moyens, soit grâce aux renseignements des villageois, soit en les achetant à des chercheurs d'or.

Une passion qui commence par hasard il y a 17 ans quand il travaillait dans une mine d'or située dans le village de Lung Leng. Un jour, occupé à creuser sans grand espoir de faire fortune, il trouve d'étranges pierres ayant la forme d'ustensile. Sagace, il s'interroge : "Si certains ont des collections originales, pourquoi je ne ferais pas la mienne avec ce genre de vestiges". Le voilà pris au jeu, très vite, il va matérialiser son projet.

Mais les premiers temps ne passent guère comme prévu, entre difficultés et incompréhension. Car avant tout, sa mère et certains membres de sa famille s'opposent à cette lubie qui lui fait négliger son gagne-pain pour se consacrer à ces objets puérils. Lui fait la sourde oreille, passant même des nuits blanches à brosser des pierres. Ses 3 premières années, Thành les consacre à ses voyages, sous les yeux courroucés de sa mère. Mais à chaque peine, sa récompense et en ce laps de temps il trouve plus d'un millier d'objets.

Une collection privée a vu le jour
C'est alors qu'il se demande si les autorités interdisaient ou pas sa collection privée. Thành s'empresse de présenter son projet au Service provincial de la culture et de l'information qui accepte immédiatement son dessein.

Au début, il lui manque aussi les méthodes de conservation. Thành avoue avoir détruit certains objets en calcaire parce qu'il les brossait dans de l'eau. Heureusement, le docteur Nguyên Khac Su et les membres de l'Institut central d'archéologie vont lui apporter une précieuse aide, le guidant dans ses méthodes de préservation et de classification. Grâce à quoi, ses 4.500 objets sont traités très professionnellement.

Lors du 30e anniversaire de la libération du Sud (30 avril 2005), Thành atteignait son but lorsque sa collection privée fut rendue publique lors d'une exposition ouverte par la province de Kon Tum.

Aujourd'hui, alors que son vœu d'ouvrir une salle de collection privée est devenu réalité, il souhaite toujours "l'agrandir" et ainsi poursuivre sa passion. "L'unique possesseur de ces outils des anciens Viêt du Tây Nguyên à l'âge de la pierre, je souhaite continuer à les collectionner. Et ils sont une source très précieuse pour comprendre la vie de nos ancêtres", conclut Van Dinh Thành. (Bùi Phuong/CVN)

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