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Les Carnets de Philippe Truong
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Les Carnets de Philippe Truong
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19 janvier 2012

COSTUME DE COUR D’ANNAM : BONNET DES MANDARINS LORS DES AUDIENCES SOLENNELLES.

1Bonnet d’un mandarin (Musée de HCM-ville).

En dehors de la tunique bào et de la tunicelle thường, les mandarins qui assistent aux audiences solennelles devaient être coiffés d’un bonnet quan, d’un ceinturon đái et tenant à la main une tablette hốt.

2Bonnets d’un mandarin civil et militaire à l’avant et à l’arrière.

Le bonnet des mandarins était en crin noir muni de deux ailettes (Iưỡng sí) et bordé de deux fils d’or (kim nhiễu tiễn). La partie supérieure et les extrémités des ailettes du bonnet des mandarins civils sont ronds, d’où son non (viên phát đầu), tandis que ceux des militaires sont carrés (phương phát đầu).

mandarin_annamite1
Mandarin annamite.

Les supports des deux ailettes (Iưỡng sí) sont en or et appelés kim như ý.

4Bonnet d’un mandarin (Musée de HCM-ville).

Leurs ornements varient selon le degré des mandarins d’après la prescription de Thiêu Tri en en 1845. Ils se composent généralement à l’avant sur la coiffe de :

- Une plaque appelée bác sơn (« montagne universelle ») placée au dessus de la coiffe avant. Elle est finement travaillée avec au centre une fleur sertie d’une pierre, en dessous d’un ruyi stylisé, de chaque côté un dragon serpent (giao) de profil à quatre grilles évoluant au dessus des vagues et parmi les rinceaux de plante. Aux extrémités, une tête de dragon-serpent surgit dans une vague  qui s’enroule vers l’intérieur.

- deux plaques latérales dite khoá nhãn à décor de dragon serpent, 

- au centre de la coiffe, une grande fleur en or (kim ba) dans une réserve ronde et sertie d’une pierre, encadrée de chaque côté d’une petite plaque représentant un dragon serpent.

A l’arrière d’une plaque en forme de croissant à décor d’une fleur et de deux dragons serpents, et au dessus une grande fleur sertie de pierre.

L ’extrémité des ailettes est décorée d’une plaque en or travaillé et au centre d’un dragon serpent.

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Portrait de Phan Thanh Gian par Jacques Philippe Potteau.

Les bonnets des mandarins de 1er degré 1ère classe est décorés au sommet de la coiffe antérieure d’une plaque en or appelée kim bác sơn et d’une seconde plus petite placée à l’avant dite kim ngạch tường « mur de façade en or » de 16 m de hauteur. Ces deux plaques sont finement travaillés avec au centre une fleur sertie au centre d’une pierre et de chaque côté un dragon serpent (giao) à quatre griffes. De chaque côté, une plaque en or dite kim khoá nhãn, devant deux grandes fleurs en or (kim ba) de forme ronde, serti d’une pierre, et deux dragons serpents en or (kim giao). En arrière, figurent deux autres fleurs, celle supérieure sculptée dans une réserve ronde tandis que celle inférieure dans une plaque en forme de croissant. Les ailettes sont décorées au centre un dragon-serpent en or et de perles ainsi qu’une plaque en or  aux extrémités.

6Plaque kim bác sơn en or sur la coiffe des mandarins.

Le bonnet des mandarins de 1er degré 2e classe sont identiques au précédent à la différence que la plaque kim ngạch tường est plus petite (12 cm) et décorée que de fleurs, ainsi que l’absence de tout ornement sur les ailettes.

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Portrait du ministre de la Justice par René Tétard.

A la différence entre les bonnets des mandarins de 1er degré, le bonnet des mandarins de 2e degré est dépourvu de la plaque kim ngạch tường comme nous le montre cette photo du ministre de la Justice par René Tétard.

Le bonnet des mandarins de 3e degré est similaire au précédent avec pour différence l’absence d’ornement de dragon serpent sur les ailettes.

8 La fleur d’or et les deux dragon serpent sur la coiffe des mandarinsLa fleur d’or et les deux dragon serpent sur la coiffe des mandarins.

Sur le bonnet des mandarins de 4e degré, la plaque bác sơn est en argent (ngân bác sơn). Les autres décorations comme la fleur kim ba les deux plaques latérales kim khóa nhãn et les plaques aux extrémités des ailettes sont en or. Mais les dignitaires de 4e degré n’ont pas droit au dragon serpent.

Celui des mandarins de 5e degré est similaire à celui du 4e mais tous les ornements sont en argent tandis que le bonnet des mandarins du 6e degré est orné, en avant et en arrière, d’une fleur en argent  et les deux ailes sont garnies d’argent.

9Portrait de trois mandarins (détail) par Léon Busy.

Le bonnet  du 7e degré ne porte, en avant et en arrière, qu’une fleur en argent sans autre ornementation comme celui du personnage à gauche de la photo de Léon Busy.

Quan triều đội mũ gỉai trãi ACenseur portant le bonnet Giai trai quan.

Il existe en dehors de ces bonnets, une dernière qui est réservée uniquement aux présidents (soit les Đô Ngự Sử et Phố-Đô-Ngự-Sử) du Censorat (Đô Sát Viện), les chefs des censeurs (Chương-Ấn) et les censeurs (Ngự-Sử ). En effet, sur leur bonnet figurent deux petites cornes comme l’avait décidé l’ordonnance royale de la 18e année de Minh Mang (1837). Ces deux cornes symbolisent l’animal giãi trại (xiezhi en chinois).

D’après Dư phục chí (ou Yu fu zhi) des Han postérieurs, le zhi xie est un animal agressif (il a été dit qu’il a mangé le feu dans sa fureur vorace) mais doué d’une vertu surnaturelle, distinguer le bien du mal. Il est associé aux juges et à l’application des lois. En effet, la légende veut que Gaoyao, juge sous l’empereur Shun, le dernier des Cinq Empereurs et le prédécesseur de Yu, était l’incarnation même de la justice. Il possédait un animal capable de frapper les coupables avec sa corne unique, sans jamais toucher aux innocents. Dès les Han, le zhi xie est peint derrière les sièges des juges. A partir du IVe siècle, il était brodé sur les coiffes des juges et censeurs puis, sous les Ming, sur le pectoral des robes de cérémonie des fonctionnaires du Censorat.

Ainsi, l’empereur Minh Mang avait emprunté cette idée de Chine, des Ming. Les bonnets sont appelés giãi trại quan.

11Portraits des grands mandarins à la cour de Duy Tân.

On notera que durant les derniers règnes des souverains Nguyên, les décorations placées aux extrémités des ailettes sont parfois abandonnées comme nous le montre cette photographie des mandarins à la cour de Khai Dinh. A gauche, un mandarin de 1er degré reconnaissable par son bonnet avec la plaque kim ngạch tường et à la quatrième position un membre du Censorat avec son bonnet giãi trại quan. La seule personne qui n’est pas revêtue d’une tunique de cour est le Chancelier.

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