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Les Carnets de Philippe Truong
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2 décembre 2007

Chine, province du Sichuan, dynastie des Han. Attelage en terre cuite à engobe brun

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Chine, province du Sichuan, dynastie des Han. Attelage en terre cuite à engobe brun, formé d’un personnage amovible assis à l’avant d’une voiture reliée par des brancards à un cheval. L. totale 210 cm. Estimation : 80 000/100 000 €.

Comme il a fière allure, la tête dressée, les naseaux frémissants, les lèvres retroussées ! Harnaché à une charrette à grandes roues, ce destrier conduit peut-être un personnage important. La petite figure conduisant ce cheval ne permet pas d’en savoir plus sur le contenu de la voiture. Peu importe, le coursier est à lui seul des plus intéressants. Pour les Chinois, le cheval est d’origine céleste et même apparenté au dragon, comme en témoigne un «dragon cheval» de jade sculpté il y a environ 5 000 ans. À cette époque, l’équidé commence à être domestiqué, et sous le règne des Zhou occidentaux, il joue un rôle important dans la stratégie militaire. Précieux auxiliaire, le cheval est immolé aux côtés du défunt jusqu’au règne du roi Xian Qin, qui interdit au cours de la première année - en 384 avant notre ère - d’immoler des êtres vivants lors des funérailles. Pour accompagner le mort dans l’au-delà, on placera donc des effigies en terre cuite dans le tombeau, le plus fameux de tous étant celui de Shi Huang Qin, premier empereur de Chine, enterré avec toute son armée, dont des milliers de chevaux. Avec l’arrivée au pouvoir des Han, le statut du cheval prend encore plus d’importance. Il est urgent d’améliorer la cavalerie chinoise pour résister et battre les cavaliers nomades à la frontière de l’Empire. Un empereur charge l’ambassadeur Zhang Qian de ramener des territoires de l’Ouest ces "chevaux célestes", pour améliorer les races indigènes, comme les chevaux de Prezwalski. Vers le IVe siècle avant notre ère, les Chinois emploient déjà le mors en "S" et inventent le harnais à traits (lanière autour du poitrail de l’animal), puis, environ trois siècles plus tard, celui à collier. L’Empire s’agrandit, incluant de nouvelles provinces comme celle du Sichuan, qui devient le grenier à blé de la Chine. Chengdu, la ville plus importante, s’enrichit de négociants prospères et de fonctionnaires lettrés, base de l’administration. L’un d’eux, Jinguan, développe la culture du mûrier pour les vers à soie, installe des centres de tissage. La ville, renommée pour ses brocarts, devient une étape importante sur la route de la soie. Cette prospérité voit le développement d’un art somptuaire, conservant des spécificités esthétiques de cette province, qui avait connu vers 1200 avant notre ère, une mystérieuse mais brillante culture du bronze, dite "Sanxingdui".

Lundi 3 décembre, salle 1. Rieunier & Associés SVV. M. Raindre.

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